L'incendie de Martigues contenu mais toujours 300 pompiers engagés
L'incendie qui a dévoré près de 250 hectares de pinède depuis jeudi à Martigues, au nord-ouest de Marseille, est désormais contenu mais 300 pompiers restent mobilisés pour les noyages au sol.
Le sinistre est "contenu" mais il n'est pas pour autant circonscrit ni fixé, a expliqué la préfecture en début de soirée.
Vendredi en début d'après-midi, une réactivation du feu avait emporté huit hectares de plus, portant à 248 hectares au total la surface totale touchée.
En début de soirée, les moyens aériens ont été désengagés mais 300 pompiers restaient à l’œuvre pour les opérations de noyage avec des conditions météo jugées favorables, a indiqué la préfecture dans son point de situation à 20H00.
Vendredi, la mairie de Martigues recherchait d'ailleurs activement de son côté les food-trucks venus spontanément jeudi pour ravitailler ces secours venus en masse et de plusieurs départements.
- "Le calvaire du 4 août 2020" -
Côté bilan humain, aucune victime n'était à déplorer parmi la population vendredi soir, les trois seuls blessés légers étant des pompiers.
M. Cassette avait annoncé dès le début de matinée vendredi la levée du confinement imposé aux habitants de la zone et notamment aux personnes vivant dans deux hameaux de la commune, Saint-Julien et Les Ventrons.
Quant au bilan matériel et notamment sur les habitations, il est "très rassurant", avait insisté le sous-préfet vendredi matin, "seule une dépendance d'une maison ayant été endommagée, ainsi qu'une exploitation agricole", alors que 120 au total ont été "menacées".
"On revit le calvaire du 4 août 2020", se lamentait une habitante, Sophie, sur la page Facebook de la mairie. Ce jour-là, il y a cinq ans, la commune de Martigues avait été frappée par un violent incendie qui avait parcouru 1.000 hectares et complètement ravagé deux villages-vacances. Des évacuations avaient alors été effectuées par la mer.
Ce nouvel incendie est le second d'importance en quelques jours autour de Marseille, après le sinistre du 8 juillet, parti d'une voiture en feu sur le bord de l'autoroute, qui avait parcouru 750 hectares entre les Pennes-Mirabeau et Marseille. Il avait touché 91 bâtiments, dont 60 ont été détruits ou sont désormais inhabitables, principalement dans le quartier marseillais de L'Estaque.
Venu sur place le jour-même, le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau avait prévenu, face à ces feux très précoces, qu'on s'orientait "vers un été à haut risque". Sous l'effet du changement climatique, ces événements météorologiques extrêmes devraient en effet se multiplier, alertent les scientifiques.
D'ailleurs une vingtaine d'autres départs de feux ont été signalés vendredi dans les Bouches-du-Rhône, dont un à Bouc-Bel-Air où un feu a parcouru 1,5 hectare de champs. Dans le département voisin du Var, un feu, déclenché jeudi à la suite d'un problème sur un poids-lourd, a brûlé 30 hectares à Fréjus. Vendredi, il était maîtrisé mais 130 pompiers resteront mobilisés dans la nuit de vendrdi à samedi pour les noyages.
À l'autre bout de la France, en Bretagne, l’incendie dans la forêt de Brocéliande à Paimpont (Ille-et-Vilaine), déclenché jeudi après-midi, a été déclaré maîtrisé tôt vendredi matin par les pompiers. Le feu, d’origine encore indéterminée, a brûlé 120 hectares de végétation et 390 sapeurs-pompiers et 130 engins ont été mobilisés sur le terrain, appuyés par plusieurs avions bombardiers d’eau (deux Air Tractor et un Dash).
"En Brocéliande, à Martigues, à Fréjus, partout où les incendies frappent actuellement, nos pompiers livrent bataille", a salué le président Emmanuel Macron sur X: "Ils protègent des vies, nos forêts, notre patrimoine. Je leur exprime notre reconnaissance et notre soutien".
V.al-Omran--BT