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Zone euro: l'inflation ralentit en mai, nouvelles baisses de taux en vue
Zone euro: l'inflation ralentit en mai, nouvelles baisses de taux en vue / Photo: © AFP/Archives

Zone euro: l'inflation ralentit en mai, nouvelles baisses de taux en vue

L'inflation a ralenti plus que prévu en mai dans la zone euro à 1,9% sur un an, atteignant son plus bas niveau depuis septembre et ouvrant la voie à de nouvelles baisses de taux de la Banque centrale européenne (BCE).

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Après 2,2% en avril, la hausse des prix à la consommation est repassée sous l'objectif de 2% de la BCE, selon les chiffres publiés mardi par Eurostat.

L'accalmie est un peu plus marquée que prévu. Les analystes de Factset s'attendaient en moyenne à une inflation à 2% en mai en glissement annuel dans les 20 pays partageant la monnaie unique.

Autre bonne nouvelle, l'inflation sous-jacente - corrigée des prix volatils de l'énergie et de l'alimentation - qui fait référence pour les experts - a elle aussi nettement ralenti à 2,3% en glissement annuel, après 2,7% en avril, selon l'office européen des statistiques.

C'est, là aussi, mieux que le consensus de Factset qui prévoyait 2,5%.

Pour Jack Allen-Reynolds de Capital Economics, une baisse du principal taux directeur de la BCE à 2% lors de sa prochaine réunion jeudi "apparaissait déjà presque certaine" avant la publication d'Eurostat. "Cependant, les données d'inflation de mai renforcent la probabilité d'une nouvelle baisse lors de la réunion suivante en juillet", estime-t-il.

- Merci Trump -

Paradoxalement, les droits de douane du président américain Donald Trump imposés aux importations en provenance du monde entier, y compris d'Europe, ont facilité la bataille de la Banque centrale contre l'inflation.

Ils "ont jusqu'à présent exercé un effet baissier sur l'inflation dans la zone euro. Les prix mondiaux des matières premières ont diminué, l'euro s'est renforcé par rapport au dollar, l'incertitude a freiné l'activité économique", souligne Bert Colijn, économiste pour la banque ING.

La désinflation devrait se poursuivre, prévoit Riccardo Marcelli Fabiani pour Oxford Economics. "Des prix du pétrole modérés et un euro plus fort (...) entraîneront une baisse des coûts de production et des importations. Le ralentissement de la croissance des salaires devrait contribuer à modérer l'inflation tenace des services", selon lui.

Dans ce contexte, une baisse des taux de la BCE jeudi semble "très probable" et "d'autres mesures d'assouplissement monétaire devraient suivre cette année", assure cet économiste.

L'embellie de mai provient surtout des services où les tarifs ont progressé de seulement 3,2% sur un an, contre 4% en avril.

- Pas de répit dans l'alimentaire -

Or, l'inflation dans ce secteur à fort contenu de main-d'oeuvre est très surveillée par la BCE car elle est corrélée à l'évolution des salaires. L'institution monétaire redoute un cercle vicieux entre flambée des rémunérations et des prix.

La dernière publication d'Eurostat devrait donc la rassurer.

Les tarifs ont progressé de 0,6% en mai dans les biens industriels et ont baissé de 3,6% dans l'énergie, deux chiffres inchangés par rapport au mois précédent.

En revanche, la hausse pour les produits alimentaires s'est accélérée à 3,3% (+0,3 point par rapport à avril).

Globalement, dans les 20 pays de la zone euro, l'inflation s'est très nettement calmée depuis le record de 10,6% sur un an atteint en octobre 2022, dans le contexte d'une flambée des prix de l'énergie liée à la guerre en Ukraine.

Depuis juin 2024, cette évolution favorable a permis à l'institution basée à Francfort d'abaisser ses taux d'intérêt à sept reprises, inversant un cycle de resserrement monétaire amorcé deux ans plus tôt pour endiguer la flambée des prix.

Désormais, les inquiétudes liées à la faible croissance économique en Europe ont éclipsé la peur de l'inflation.

La Commission européenne a nettement abaissé en mai ses prévisions de progression du produit intérieur brut (PIB) pour 2025 et 2026 dans la zone euro, en intégrant l'impact des taxes douanières de Donald Trump. Elle table désormais sur une croissance de seulement 0,9% cette année et 1,4% l'an prochain.

Pour l'inflation, Bruxelles table sur un ralentissement à 2,1% en 2025, après 2,4% l'an dernier.

W.al-Yousif--BT