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L'Assemblée appelle à abroger la réforme des retraites
L'Assemblée appelle à abroger la réforme des retraites / Photo: © AFP/Archives

L'Assemblée appelle à abroger la réforme des retraites

Plus de deux ans après la promulgation de la réforme des retraites, l'Assemblée nationale a appelé jeudi à son abrogation lors d'un premier vote sur le sujet dans l'hémicycle, que la gauche espère voir érigé en étendard de la contestation malgré sa portée purement symbolique.

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A quelques jours de la fin des travaux du "conclave" de partenaires sociaux censés plancher de nouveau sur les retraites, les députés ont adopté une résolution déposée par le groupe GDR (communistes et ultra-marins), lors d'une journée dédiée à ses textes.

A la tribune, le président du groupe Stéphane Peu (PCF) a dénoncé le passage de l'âge légal de départ à 64 ans, adopté à l'époque sans vote, grâce à l'article 49 alinéa 3 de la Constitution. "La plus grande blessure démocratique depuis la négation du vote des Français lors du référendum de 2005", a-t-il lancé.

 

Quelque 165 points de rassemblement sont prévus en France.

A Paris, le cortège s'est élancé en début d'après-midi depuis l'Ecole militaire et doit passer à proximité du lieu où la concertation sur les retraites se poursuit. Depuis Strasbourg, la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet a salué un "grand événement", qui montre que "quand la démocratie parle, elle défait cette réforme".

Elle en a de nouveau demandé l'abrogation, promettant de ne pas "tourner (...) la page".

- Abrogation ou référendum -

Le chef du groupe communiste, qui a commencé son discours devant un hémicycle quasiment vide, a exigé du gouvernement qu'il respecte le vote de la résolution, en abrogeant la réforme ou en convoquant un référendum.

 

"Vous nous dites +très bien, on va dans le mur, mais proposons une abrogation symbolique+", a piqué la députée macroniste Stéphanie Rist, dénonçant une "farce".

Le texte "affirme l'impérieuse nécessité d'aboutir à l'abrogation des mesures les plus régressives" de la loi du 14 avril 2023, à savoir "le recul de l'âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans et l'augmentation de la durée de cotisation portée à 43 annuités dès 2027".

"Une simple pétition de principe", a critiqué Théo Bernhardt (RN), reprochant à la gauche de ne pas avoir soutenu les initiatives de son groupe pour une abrogation.

Le RN mais aussi le groupe Liot et les Insoumis ont mené différentes initiatives parlementaires pour tenter d'obtenir un vote, sans succès. La dernière en date étant celle de LFI, fin novembre: la proposition de loi des Insoumis n'avait pu aboutir, victime de l'obstruction du camp gouvernemental.

- Et la censure ? -

Le sujet des retraites a retrouvé une actualité en janvier, à la faveur du compromis noué entre le Premier ministre François Bayrou et le groupe PS à l'Assemblée.

Ces derniers ont accepté de ne pas censurer son gouvernement, contre un ensemble de promesses, dont la remise en chantier de la réforme des retraites.

Mais l'enthousiasme a rapidement fait place à la déception. Après avoir appelé à des discussions "sans totem ni tabou", le Premier ministre a successivement imposé l'objectif d'un équilibre financier en 2030, puis fermé la porte à un retour aux 62 ans. Les syndicats FO et CGT ont claqué la porte dès le début des discussions.

Les organisations restant autour de la table prévoient de clore leurs travaux le 17 juin. Pour l'instant, le Medef n'a exprimé aucune ouverture quant aux demandes des syndicats, qui veulent par exemple obtenir des possibilités de partir plus tôt pour les femmes qui ont eu des enfants, ou pour les personnes ayant travaillé dans des conditions pénibles ou usantes.

Quant aux députés socialistes, ils agitent de nouveau la menace d'une censure du gouvernement Bayrou, si ce dernier ne soumet pas au Parlement un éventuel accord entre les partenaires sociaux.

S.al-Jaber--BT